Le gentilé des habitants de Junas est junasol avec un féminin en junasole, la terrible question de la nécessité d'y inscrire un ou deux "s" n'étant pas tranchée à ce jour par l'Académie Française...

Cependant, il arrive qu'en un voisin village on invente un surnom désignant l'ensemble des habitants du lieu. Ainsi, les Aujarguois sont-ils dénommés "esfrayés" (les "effrayés", eu égard à leur attitude pendant la Révolution quand on brula le château de leur seigneur), les lunelois deviennent des "pescalunes" (les "pêcheurs de lune", en accord avec une légende locale), etc...

Pour nos proches voisins, nous, junasols, sommes des "cougourles", des courges... et, probablement de variété provençale, le cucurbitacée le plus cultivé dans la commune. Il faut donc croire qu'ici, on en produisait dans une assez considérable quantité pour que nos voisins aubaisiens (car c'est fort probablement eux...) nous affublent d'un tel surnom.

La plus ancienne mention de celui-ci se trouve en effet dans un texte venant d'Aubais, daté de 1757. Pierre Prion, scribe du marquis de ce lieu dont dépendait Junas, nous a laissé un journal, la "Chronologiette" qui évoque, de 1744 à 1759 la vie de la seigneurie. Vous trouverez dans la notice jointe le court extrait qui concerne Junas, au style humoristique voire sarcastique : c'est que nous, pauvres cougourles, nous n'habitons pas au siège de la seigneurie...

A noter : la Chronologiette de Prion a fait l'objet de deux livres, le premier, ancien et incomplet, fut rédigé par le prestigieux historien Emmanuel Le Roy Ladurie en 1985. Le second, présenté par le regretté archéologue local Jean Marc Roger (originaire de Nîmes) mais préfacé par Le Roy Ladurie, est complet. Une vraie plongée au cœur du XVIIIème siècle...

Document : Junas et la courge c'est pas d'hier